Que ce soit votre premier potager ou une parcelle précédemment cultivée, la préparation de la terre reste essentielle. Grâce à cette pratique, vous récolterez de meilleurs fruits et légumes. Trouvez dans cet article les étapes pour aménager et enrichir votre parcelle potagère.

Quelle la surface pour son potager ?

Avant de commencer à travailler la terre, trouvez un emplacement idéal et définissez votre surface potagère.

Un emplacement ensoleillé

La majorité des légumes ont besoin d’une exposition plein soleil d’environ 6 à 8 heures par jour sur une surface plane. Les pentes sont sujettes à l’érosion, à l’humidité et à l’air froid qui sont des conditions défavorables au potager. Vous pouvez aussi opter pour un potager sur balcon ou en intérieur avec les techniques adéquates.

Implantez votre parcelle loin des arbres, car ils peuvent créer des ombres. De plus, ils risquent d’épuiser les nutriments destinés aux légumes. Enfin, le potager doit se situer non loin d’un point d’eau. Orientez-le vers le sud ou vers l’ouest.

Une parcelle bien structurée

Choisissez la dimension qui vous convient, en fonction du temps que vous pouvez consacrer à votre potager. Néanmoins, une surface de 50 m² convient pour débuter. Au fur et à mesure, vous pourrez augmenter jusqu’à 150 m² pour cultiver plus de variétés et d’espèces.

Selon vos préférences, vous pouvez séparer les différentes sortes de légumes en formant des sous-parcelles en carré. Ces dernières peuvent être délimitées à l’aide de planches surélevées. Vous pouvez aussi donner une structure en formant des buttes. Veillez à laisser des allées pour circuler à l’intérieur de la parcelle. En guise de délimitation et de brise-vent, utilisez des arbustes aromatiques ou des canisses tout en évitant l’excès d’ombre.

Comment nettoyer la terre ?

Une fois votre potager bien délimité, vous pouvez commencer par nettoyer la surface du sol.

Éliminer les résidus de paillage

Si vous avez protégé le sol du gel à l’aide de paillis végétaux, ils seront dégagés à la fin de la saison hivernale. Débarrassez-vous des restes de branches et de bouts de bois. En effet, les mauvaises herbes envahissent moins la zone paillée. Dans le cas contraire, des adventices vont s’y développer, nécessitant un travail de désherbage plus conséquent.

Désherber le sol

À l’aide d’une fourche-bêche, fendez le sol et retournez de manière à sortir les racines des mauvaises herbes en surface. Ce processus s’effectue facilement sur des terrains souples. Sur une terre argileuse, les herbes seront déracinées manuellement. Secouez ensuite la terre et laissez sécher les racines. Notez en revanche que les trèfles, les orties et les pissenlits en petite quantité sont bénéfiques pour attirer les insectes pollinisateurs.

Enlever les grosses pierres

Ôtez également les cailloux en passant un coup de râteau sur la couche superficielle du sol, car ils empêchent la bonne formation des tubercules. Un terrain caillouteux ne convient pas au potager.

Quelles sont les techniques pour aérer le sol ?

Suite aux intempéries hivernales, la terre se tasse et devient imperméable. Ainsi, décompacter le sol du potager s’avère incontournable. Ce processus permet l’infiltration de l’oxygène, très indispensable aux légumes.

Labourer la terre

En premier lieu, travaillez la terre à l’aide d’une pelle, d’une bêche ou d’une grelinette. Creusez à une profondeur de 20 ou 25 cm et retournez la terre afin de ressortir la couche interne. Certaines conditions sont à vérifier avant cette opération, notamment :

  • La durée du travail : elle est plus courte sur un sol sableux que sur un sol argileux ou limoneux ;
  • L’humidité de la terre : il faut attendre qu’elle soit suffisamment sèche. Pour s’en assurer, enfoncer un outil en profondeur. En le retirant, la terre ne doit pas y coller.
  • L’allée qui permettra de ne plus écraser le sol au pas après le labour.

Casser les mottes

Pour briser les grosses mottes, répétez les gestes de labour jusqu’à obtention d’un sol meuble. Vous pouvez en profiter pour enlever les restes de mauvaises herbes. La grelinette convient au travail superficiel permettant de préserver l’écosystème souterrain formé de micro-organismes.

Quelles étapes pour analyser la qualité du sol ?

Les caractéristiques du sol doivent être déterminées pour connaître les apports et les techniques nécessaires à votre culture.

Le type de sol

Afin de définir le type de sol, mettez des gants, saisissez une poignée de terre et serrez-la avec énergie dans votre main. En effectuant ce geste :

  • Le type de sol idéal pour un potager forme une boule avant de se casser en fragments.
  • Si la terre ne se réduit pas, mais donne une boule dure, le sol est trop argileux.
  • Si elle est immédiatement friable sans former une boule, le sol est trop sableux.

Les nutriments

Le test des nutriments requiert l’achat d’un kit d’analyse du sol qui permet de savoir le pH et les taux des éléments nutritifs. L’opération se déroule comme suit :

  • Prendre des échantillons de terre sur différents endroits de votre parcelle potagère.
  • Mélanger les échantillons et en disperser une petite quantité dans chaque récipient d’eau fourni.
  • Bien secouer jusqu’à apparition de nouvelle couleur et comparer le résultat avec la notice fournie.

À noter qu’un bon potager présente un sol légèrement acide avec un pH de 5,8 à 6,3.

Le drainage

Pour vérifier si le drainage de votre parcelle est optimal, formez un trou de 30 cm de largeur et de profondeur que vous remplirez d’eau avec un tuyau. Laissez reposer une nuit et remplissez à nouveau le lendemain. Vous avez un sol parfaitement drainé si le niveau diminue de 5 cm en une heure.

Quelle méthode adopter pour améliorer la terre ?

Une fois les caractéristiques du sol reconnues, vous pouvez passer aux apports adéquats pour ajuster sa qualité. Il s’agit surtout d’équilibrer le côté argileux ou sableux pour que la terre retienne assez d’eau sans être à la fois trop lourde.

  • Sur un sol trop argileux, ajoutez du sable à hauteur de 5 cm ou du gypse de 1,5 à 2 kg pour 10 m². Ainsi, la terre deviendra moins dense, laissant circuler plus facilement l’eau et l’enracinement.
  • Sur un sol trop sableux, mélangez de l’argile ou du compost. Les végétaux auront alors la quantité d’eau optimale pour leur croissance.

Pour réguler le pH, vous pouvez utiliser :

  • Du calcaire broyé pour de la terre décalcifiée ayant un aspect clair et caillouteux.
  • De la chaux dans le cas de terre humifère ou très acide. Un apport en compost permet aussi de réduire l’acidité du sol tout en l’enrichissant en éléments nutritifs.

Comment fertiliser le sol de son potager ?

L’apport en engrais permet de nourrir la terre avec les nutriments manquants ou absents. Le choix de votre fertilisant dépend de l’analyse du sol effectué préalablement.

Ajouter du compost

Quelques semaines avant de semer, épandez-y 3 à 4 seaux de compost par m². En plus de favoriser la fertilité, cette étape stimule la vie microbienne du sol. Elle aide également au drainage des différents types de terre. Rappelez-vous que votre compost doit se composer uniquement de matières végétales et doit être bien mûr.

Apporter du purin

Le purin est une substance liquide d’extraits végétaux qui nourrit et fortifie la plante. Les plus fréquemment utilisés en jardin et en potager sont :

  • Le purin d’ortie qui stimule la croissance et la résistance des légumes ;
  • Le purin de consoude qui améliore la présence de potasse dans la terre ;
  • Le purin de prêle qui protège contre les maladies et parasites des plantes.

Utiliser de l’engrais bio

Si vous militez pour les produits biologiques, le fumier constitue un excellent engrais bio pour votre potager. Il apporte des matières organiques et de l’azote à votre plantation. Bien que ses effets soient plus lents que ceux des engrais chimiques, les bienfaits des engrais bio sont plus importants pour la santé et l’environnement. La quantité optimale est de 1 à 3 kg de fumier par m² à incorporer par griffage.

Préparer le semis de votre potager

Lorsque le sol est enfin prêt à accueillir les semences, vous pouvez passer au semis des légumes. Pensez à étendre du terreau spécial semis ou transplanteur avant de semer :

  • Si vous avez choisi la culture en rangée, une couche de 5 cm suffira.
  • Dans le cas d’une technique en planches surélevées, étalez une couche de 15 à 20 cm par section.
  • Mélangez le terreau avec le sol initial en retournant légèrement.

Une fois vos semences mises en terre, le paillage peut s’avérer nécessaire. Les légumes gourmands en eau comme les concombres, les courgettes, les betteraves et les poivrons sont surtout à privilégier en paillis.

Pour pailler votre potager, vous pouvez utiliser de la paille, mais également des feuilles mortes, des petites branches et des tontes de gazon. Étendez le paillis au pied des plants pour protéger et stimuler les jeunes pousses.