Avoir un potager dans son jardin présente de nombreux avantages, mais peut nécessiter également de nombreux travaux. Pour limiter votre intervention tout en bénéficiant de bons légumes tout au long de l’année, optez pour la permaculture. Voici quelques astuces qui vous permettront de réussir votre potager en permaculture.
Que faut-il savoir de la permaculture avant de commencer ?
La nature évolue dans son environnement, même sans intervention humaine. Les différentes espèces interagissent entre elles pour assurer une croissance en harmonie. Créer un potager en permaculture consiste à tenir compte de cet écosystème dans sa globalité. Le but est de favoriser une culture qui nécessite le moins d’intervention et de ressource.
Exit les engrais et les insecticides, car on choisit les plantes en fonction du type de sol. On cultive également sur le même terrain, les espèces qui peuvent se développer ensemble et ne s’entretuent pas. En effet, certaines plantes empêchent d’autres de vivre, de s’épanouir et de donner de bons fruits et légumes.
Il n’y a pas de techniques communes en permaculture. Chacun est libre de définir ses propres techniques en tenant compte de la synergie entre les composants du potager, notamment les caractéristiques du sol et la diversité des cultures. Mettre en place un potager en permaculture revient alors à bien choisir l’emplacement, optimiser le sol, choisir les plantes et dessiner des plans de jardin efficaces.
Bien s’assurer d’avoir un sol fertile
L’état du sol est un élément crucial en jardinage potager. Une étude préalable du sol est alors importante pour réussir son potager en permaculture.
Sachez que les sols présentent toujours des signes, qui vous aideront à identifier leur nature. Si sa couleur est foncée et qu’il dégage une senteur agréable, votre sol est fertile. Une terre en bonne santé se reconnaît aussi par la présence de plusieurs plantes. Ainsi, un sol en bon état doit être riche en argile. Pour le reconnaître, il suffit d’ajouter quelques quantités de terre humide dans la paume de main. Si un boudin se forme, votre terre est cultivable.
La présence d’argile ou de sable se vérifie également par le test de la verrine. Pour ce faire, versez 1/3 de terre dans une bouteille fermée contenant un demi-litre d’eau. Agitez ensuite le mélange et laissez reposer pendant 24 h. Le lendemain, vous devez constater la présence de sable ou d’argile dans ce mélange.
Par contre, une couleur claire et une odeur désagréable prouvent une carence. Il est bon de savoir qu’un sol riche en sable est stérile.
Pour rappel, le principe de la permaculture se repose sur une culture biologique, sans aucun ajout de produits chimiques. Si votre sol manque d’éléments nutritifs, n’hésitez pas à ajouter de fertilisants 100% naturels.
Bien choisir l’emplacement du potager pour la permaculture
L’environnement dans lequel évoluent les plantes est très important. Le sol peut varier dans un même jardin. C’est pourquoi il faut bien délimiter l’emplacement du potager. Il constitue un élément principal à ne pas négliger si vous souhaitez réussir un potager en permaculture. L’ensoleillement et le vent contribuent à cette bonne organisation de votre potager.
Pour trouver le bon emplacement, faites une observation répétitive de votre jardin tout au long de l’année. En fait, les saisons modifient l’ensoleillement, les ombres portées et la direction du vent. Il est alors essentiel d’identifier ces facteurs au cours de chaque saison.
À partir de ces données, le jardinier peut lui-même imaginer et définir l’emplacement de ses plantations.
Préparer le sol au bon moment
Pour préparer le sol, il faut avoir à sa disposition quelques outils de jardinage.
Utilisez une Grelinette pour favoriser l’aération de votre sol en faisant un mouvement d’avant en arrière. Il s’agit d’une fourche à deux manches avec 3 à 5 dents. Servez-vous d’un croc forgé si vous avez plutôt une petite surface.
Si vous comptez créer votre potager sur une terrasse, utilisez des lasagnes. Ces dernières permettent d’augmenter la fertilité du sol.
Il est également essentiel de choisir le bon moment pour préparer le sol à cultiver. Si vous habitez dans les régions froides, lancez la préparation de votre sol les mois de mars, avril et mai. Un moment ensoleillé serait ainsi idéal pour travailler la terre.
Par contre, l’automne n’est pas un moment propice.
Par ailleurs, il ne faut surtout pas oublier de nourrir la terre avec du fumier, du compost et du paillage.
Trier les semis bio et les végétaux à semer en permaculture
Choisissez tout d’abord les végétaux que vous désirez semer puis classez-les par besoin. Sachez que les végétaux se complètent entre eux. Il existe des plantes amies et compagnes. Dans ce cas, rapprochez les végétaux qui poussent ensemble.
Pour réussir son potager, privilégiez les graines et les pieds biologiques. Ensuite, essayez de varier les plants et graines. Il n’est pas difficile de vous procurer des graines biologiques dans des boutiques spécialisées : la tomate, la salade, les choux, le poireau, le panais … Ces plants sont disponibles dans des petites barquettes chez les jardineries.
Il est conseillé de ne pas garder trop longtemps les légumes tels que les petits pois et les radis puisqu’ils ne résistent pas au repiquage.
Sachez aussi que vous pouvez récolter du poireau dans un sol concentré en humus. Les haricots pour leur part exigent un sol frais.
Cultiver des plantes pérennes en premier serait une bonne idée pour une meilleure organisation de votre potager. Les arbustes fruitiers et les herbes aromatiques constituent de meilleurs choix. Par la suite, plantez les plantes annuelles et bi-annuelles.
Pour bien vous organiser, il est recommandé de tenir un calendrier de culture. Notez ainsi la date de plantation de chaque semis.
Couvrir le sol tout au long de l’année
Un sol nu pourrait avoir un impact négatif à vos cultures. C’est pourquoi il est important de couvrir le sol. Dans ce cas, vous pouvez utiliser de la paille, de la bâche, du bois, des feuilles mortes, des cartons, des tontes d’herbes, des engrais verts ou encore du compost. Il suffit de faire des couches plus ou moins épaisses.
En effet, pailler les parcelles permet au jardinier de diminuer la fréquence d’arrosage et réduire la repousse des végétaux indésirables. Ce qui diminuera nettement l’intervention humaine pour faire pousser le potager. Vous avez le choix entre :
- Les feuilles mortes : utilisez des paillis comme ceux qui couvrent le sol des forêts. Évitez simplement de ramasser les feuilles mortes de fruitiers ou de noyers.
- Les tontes d’herbe : elles conviennent surtout aux pois, aux laitues, aux haricots et aux pommes de terre grâce à sa haute teneur en azote.
- Les engrais verts : ils sont parfaits pour assurer la perméabilité du sol.
Arroser les plantations
Il est vrai qu’un potager en permaculture n’a pas besoin d’un arrosage permanent. Toutefois, il faut de temps en temps arroser les plantations pour humidifier le sol et favoriser le développement des plantes.
Si votre sol est dur, utilisez un tuyau microporeux pour arroser le potager. Cet équipement permet de bien distiller et répartir l’eau sur l’ensemble des plantations. Préférez un arrosage en fin de journée.
Se débarrasser efficacement des nuisibles
Pour réussir votre potager, éloignez les nuisibles de vos cultures. Il s’agit principalement des limaces, des escargots, des charançons, des pucerons et des cochenilles. Leur présence peut causer un déséquilibre dans la biodiversité et par conséquent détruire votre potager.
Pour se débarrasser de ces ravageurs, essayez la technique du compagnonnage. Ce dernier consiste à associer les plantes amies pour leur protection optimale. En outre, il ne faut pas chasser les animaux sauvages et les oiseaux qui raffolent de ces nuisibles. Accueillez-les plutôt en créant des cachettes ou des refuges dans votre jardin. Vous pouvez aussi déposer des bois ou des feuilles mortes à côté de votre jardin pour les attirer.